Avez-vous déjà entendu parler de la tendance des Dupes dans le monde de la mode et des cosmétiques ? Né sur le réseau social TikTok en 2022, ce phénomène viserait à rendre les produits hauts de gamme plus accessibles aux consommateurs, particulièrement les jeunes.
Selon le magazine Vogue France, un Dupe est « un produit qui ressemble à un article de designer ou de haute qualité mais qui est vendu à un prix nettement plus bas. Le mot Dupe est dérivé de duplicate, signifiant une copie ou une imitation ».
Contrairement aux copies contrefaisantes classiques, les Dupes ne reproduisent par la marque de la Maison de Luxe mais ils s’inspirent de l’apparence et des caractéristiques de produits iconiques.
Plusieurs médias généralistes en mentionnant les Dupes soutiennent ainsi que dans la mesure où la marque n’est pas reproduite, il ne s’agit pas de contrefaçons.
Toutefois, la marque n’est pas le seul droit de propriété intellectuelle susceptible de protéger un article de mode. L’apparence d’un sac à main, par exemple, peut faire l’objet d’un dépôt de modèle et peut également être protégée par le droit d’auteur. Parfois, des systèmes d’attaches novateurs peuvent aussi faire l’objet d’un brevet. Le fait que la marque, ne figure pas sur le produit ne signifie pas que la copie sous forme de Dupe est légale et ne porte pas atteinte aux droits des créateurs.
En outre, la publication et la commercialisation d’un produit Dupe s’accompagne souvent de la référence à la marque imitée pour indiquer que ce produit « équivaut à ». Cet usage constitue également un cas de contrefaçon.
Enfin, le fait de tirer profit des investissements d’autrui en se plaçant sciemment dans son sillage, constitue également des actes de parasitisme et de concurrence déloyale, pouvant être invoqués devant les tribunaux.
Il ne faut donc pas céder aux discours des réseaux sociaux qui affirment qu’imitation n’est pas contrefaçon. La contrefaçon existe aussi bien à l’identique (reproduction) que par l’imitation d’un droit de propriété intellectuelle, sans l’autorisation préalable de son propriétaire. Ces agissements sont répréhensibles et sanctionnés par le Code de la Propriété Intellectuelle.
Et connaissez les petits derniers en provenance de Chine, les Pingtis /Pintis ? Contrairement aux Dupes ces produits s’adressent à une clientèle plus aisée, puisqu’il s’agit d’imitations revendiquant une qualité équivalente à celle des originaux. Ici aussi, la marque n’est pas apposée sur le produit. Toutefois, comme expliqué ci-avant : absence de marque ne signifie pas absence de contrefaçon. De même, le raffinement de ces copies n’en fait pas pour autant des produits licites.
Ne vous laissez donc pas berner par la « dupe mania » ou par la « dupe culture » !
Titulaires de droits, nous vous conseillons d’opter pour une stratégie de protection plus globale : ne misez pas tout sur la marque, pensez aussi aux modèles, aux droits d’auteur, aux brevets ou encore aux contrats.
Nous sommes bien entendu à votre disposition pour vous accompagner dans ces démarches donc Contactez-nous !
Marie Breuil